Fotografía de Issara Willenskomer |
EL TERRORISTA; ÉL MIRA
La bomba va a estallar en el bar a las trece y veinte.
Ahora son sólo las trece y dieciséis.
Algunos todavía tienen tiempo para entrar.
Otros, para salir.
El terrorista ya caminó al otro lado de la calle.
Esta distancia lo preserva de todo el mal.
Y además un panorama como en el cine:
Una mujer con campera amarilla, ella entra.
Un hombre de anteojos oscuros, él sale.
Muchacho en jeans, ellos hablan.
Las trece y diecisiete con cuatro segundos.
El más bajo, este tiene suerte, se sube a la moto,
y el más alto entra.
Trece y diecisiete y cuarenta segundos.
Una chica, ella camina con una cinta verde en el pelo.
Sólo que el colectivo de pronto la tapa.
Trece y dieciocho.
Ya no está la chica.
Habrá sido tan tonta como para entrar, o no,
se verá cuando los saquen afuera.
Trece y diecinueve.
Parece que no entra nadie.
Al contrario, sale un gordo pelado.
Parece que busca algo en los bolsillos y
a las trece y veinte menos veinte segundos
él se vuelve por los miserables guantes.
Son las trece y veinte.
Tiempo, como tarda.
En cualquier momento.
Todavía no.
Si, ahora.
La bomba, ella estalla.
TERRORISTE, IL REGARDE
La bombe sautera dans le bar à treize heures vingt.
Il n'est pas maintenant que treize heures seize.
Certains auront le temps de sortir.
Et d'autres d'entrer.
Le terroriste, lui, est déjà de l'autre côté de la rue.
Cette distance le préserve du mal,
Et puis quelle vue ! Comme au cinéma.
La femme en blouson jaune, elle entre.
L'homme en lunettes noires, il sort.
Les gars en jeans, ils causent.
Treize heures dix-sept et quatre secondes.
Le plus petit, le veinard, il enfourche son scooter,
Et le plus grand, il entre.
Treize heures dix-sept et quarante secondes.
La fille, elle arrive, un ruban vert dans les cheveux.
Seulement il y a un bus qui passe, et on ne la voit plus.
Treize heures dix-huit.
Plus de fille
Est-elle entrée, l'idiote, ou bien non,
On verra quand ils auront sorti les corps.
Treize heures dix-neuf.
Plus personne n'entre.
Il y a juste un gros chauve qui sort.
Mais on dirait qu'il fouille encore dans ses poches et
à treize heures vingt moins dix secondes
il revient chercher ses misérables gants.
Il est treize heures vingt.
Le temps, qu'est ce qu'il traîne.
Ca doit être maintenant.
Oui, maintenant.
La bombe, elle saute.
(Traducido del polaco al francés por Piotr Kaminski)
Certains auront le temps de sortir.
Et d'autres d'entrer.
Le terroriste, lui, est déjà de l'autre côté de la rue.
Cette distance le préserve du mal,
Et puis quelle vue ! Comme au cinéma.
La femme en blouson jaune, elle entre.
L'homme en lunettes noires, il sort.
Les gars en jeans, ils causent.
Treize heures dix-sept et quatre secondes.
Le plus petit, le veinard, il enfourche son scooter,
Et le plus grand, il entre.
Treize heures dix-sept et quarante secondes.
La fille, elle arrive, un ruban vert dans les cheveux.
Seulement il y a un bus qui passe, et on ne la voit plus.
Treize heures dix-huit.
Plus de fille
Est-elle entrée, l'idiote, ou bien non,
On verra quand ils auront sorti les corps.
Treize heures dix-neuf.
Plus personne n'entre.
Il y a juste un gros chauve qui sort.
Mais on dirait qu'il fouille encore dans ses poches et
à treize heures vingt moins dix secondes
il revient chercher ses misérables gants.
Il est treize heures vingt.
Le temps, qu'est ce qu'il traîne.
Ca doit être maintenant.
Oui, maintenant.
La bombe, elle saute.
(Traducido del polaco al francés por Piotr Kaminski)
O TERRORISTA… OLHA
A bomba vai explodir no bar às treze e vinte.
A bomba vai explodir no bar às treze e vinte.
São neste momento treze e dezasseis.
Alguns conseguem ainda entrar,
alguns sair.
O terrorista passou já para o outro lado da rua.
A esta distância ficará livre de perigo
e, quanto a vista, é como no cinema:
Uma mulher de casaco amarelo… entra.
Um homem de óculos escuros… sai.
Rapazes de jeans… conversam.
Treze horas, dezassete minutos e quatro segundos.
Aquele baixinho tem sorte e senta-se na vespa,
mais um tipo alto que entra.
Treze horas, dezassete minutos e quarenta segundos.
Passa uma moça de fita verde nos cabelos.
Só que o autocarro oculta-a.
Treze e dezoito.
A rapariga desapareceu.
Se foi bastante estúpida para entrar ou não,
isso se saberá pelas notícias.
Treze e dezanove.
Parece que ninguém entra.
Há porém um careca gordo que sai.
Mas olha, parece que procura algo nos bolsos,
faltam treze segundos para as treze e vinte,
e ele volta a entrar em busca das luvas que perdeu.
São treze e vinte.
Como o tempo voa.
Deve ser agora.
Ainda não.
Sim, é agora.
A bomba… explode.
(Traducción al portugués de Júlio Sousa Gomes, relógio d’água, 1998)
(Traducción al portugués de Júlio Sousa Gomes, relógio d’água, 1998)
(Kórnik, Polonia, 1923-2012)
para leer MÁS
9 comentarios:
Estremecedor, te lo juro.
Los pelos como escarpias...
Emma, vos no querés que yo deje un comentario en esta entrada; creeme que no querés...
cuando te ví entrar dije: uyyyyyyy, Maia se va a poner como loca! Pero es poesía Maia, se puede escribir sobre cualquier cosa, y vos ...VOS, como cualquier persona, pero VOS podés decirme/nos lo que quieras.
Emma: sos muy valiente. Un beso enorme.
Exelente!. Me estás deleitando Emma
Escalofriante y hermoso,como toda su obra. ¡Wislawa siempre estremece!...
besos Emma.
brutal, salvaje...no tengo palabras
Publicar un comentario